1° mystère glorieux

La Résurrection du Seigneur

Évangile de Saint Luc

Mais le premier jour de la semaine, de grand matin, elles allèrent au sépulcre, portant les aromates qu'elles avaient préparés. Or elles trouvèrent la pierre roulée de devant le sépulcre ; et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Tandis qu'elles étaient perplexes à ce sujet, voici que deux hommes, en vêtement éblouissant, se présentèrent à elles.

Comme elles étaient prises de peur et inclinaient le visage vers la terre, ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de ce qu'il vous a dit, lorsqu'il était encore en Galilée, disant que le Fils de l'homme devait être livré aux mains d'hommes pécheurs, être crucifié et ressusciter le troisième jour. » Et elles se ressouvinrent de ses paroles et, à leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux Onze et à tous les autres. Or c'étaient la Magdaléenne Marie, Jeanne et Marie (mère) de Jacques ; et les autres, leurs compagnes, en disaient autant aux apôtres. Et ces paroles leur parurent du radotage et ils ne les crurent point. Pierre partit et courut au sépulcre ; et, se penchant, il vit les bandelettes seules ; et il s'en retourna chez lui, s'étonnant de ce qui s'était passé.

Or, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un bourg, nommé Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades, et ils causaient entre eux de tous ces événements. Tandis qu'ils causaient et discutaient, Jésus lui-même, s'étant approché, se mit à faire route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Il leur dit : « De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant ? » Et ils s'arrêtèrent tout tristes. L'un d'eux, nommé Cléophas, lui dit : « Tu es bien le seul qui, de passage à Jérusalem, ne sache pas ce qui s'y est passé ces jours-ci ! » Il leur dit : « Quoi ? » Ils lui dirent : « Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en œuvres et en parole devant Dieu et tout le peuple ; et comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié. Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ; mais, en plus de tout cela, on est au troisième jour depuis que cela s'est passé. Aussi bien, quelques femmes, des nôtres, nous ont jetés dans la stupeur : étant allées de grand matin au sépulcre, et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire même qu'elles avaient vu une apparition d'anges qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons s'en sont allés au sépulcre et ont bien trouvé (toutes choses) comme les femmes avaient dit : mais lui, ils ne l'ont point vu.

Luc 24, 1-24

Le soir du sabbat, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour aller oindre le corps sans vie de Jésus. — Le lendemain, elles se rendent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil se lève (Mc 16, 1 et 2). En entrant, elles sont consternées de ne pas trouver le corps du Seigneur. — Un jeune homme, vêtu de blanc, leur dit : Ne craignez rien : je sais bien que vous cherchez Jésus de Nazareth : non est hic, surrexit enim sicut dixit, — il n'est pas ici, car il est ressuscité comme il l'avait dit (Mt 28, 5).

Il est ressuscité ! — Jésus est ressuscité. Il n'est pas dans le sépulcre. — La vie a été plus forte que la mort.

Il est apparu à sa très sainte Mère. — Il est apparu à Marie de Magdala, qui est folle d'amour. — Et à Pierre et aux autres apôtres. — Et à toi et à moi qui sommes ses disciples et plus fous que Madeleine : que de choses nous lui avons dites !

Puissions-nous ne jamais mourir par le péché ; puisse notre résurrection spirituelle être éternelle. — Et, avant de terminer cette dizaine, tu as embrassé les blessures de ses pieds..., et moi, plus audacieux — étant plus enfant — j'ai posé mes lèvres sur son côté ouvert

Saint Rosaire, 1er mystère glorieux

Le jour de la victoire du Seigneur, lors de sa Résurrection est définitif. Où sont-ils, les soldats que les autorités avaient placés là ? Où sont-ils, les scellés qu'elles avaient apposés sur la pierre du sépulcre ? Où sont-ils, ceux qui avaient condamné le Maître ? Et ceux qui ont crucifié Jésus ?... Son triomphe entraîne la débandade de ces pauvres misérables.

Alors, remplis-toi d'espérance : Jésus-Christ est toujours vainqueur.

Forge, 660

Instaurare omnia in Christo, telle est la devise que saint Paul donne aux chrétiens d'Ephèse ; ordonner toutes choses selon l'esprit de Jésus, placer le Christ au sein même de toutes choses. Si exaltatus fuero a terra, omnia traham ad meipsum, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tout à moi. Le Christ, par son incarnation, par sa vie de travail à Nazareth, par sa prédication et ses miracles dans les terres de Judée et de Galilée, par sa mort sur la Croix, par sa résurrection, est le centre de la création, l'Aîné et le Seigneur de toute créature.

Notre mission de chrétiens est de proclamer cette Royauté du Christ, de l'annoncer par nos paroles et par nos œuvres. Le Seigneur veut que les siens soient présents à tous les carrefours de la terre. Il en appelle certains au désert afin que, se désintéressant des péripéties de la société des hommes, ils témoignent aux autres que Dieu existe. A d'autres, Il confie le ministère sacerdotal. Mais Il veut que le plus grand nombre des siens reste au milieu du monde, dans les occupations terrestres. Par conséquent, ces chrétiens-la doivent porter le Christ dans tous les milieux où s'accomplissent les taches humaines : à l'usine, au laboratoire, dans les champs, dans l'atelier de l'artisan, dans les rues de la grande ville et sur les sentiers des montagnes.

J'aime évoquer à ce propos la conversation du Christ avec les disciples d'Emmaüs. Jésus chemine aux cotes de ces deux hommes qui ont presque perdu tout espoir, de sorte que la vie leur paraît n'avoir plus de sens. Il comprend leur douleur, pénètre dans leur cœur, leur inculque un peu de la vie qu'Il porte en Lui.

Quand, arrivant au village, Jésus fait mine de poursuivre son chemin, les deux disciples Le retiennent et Le forcent presque à rester près d'eux. Ils Le reconnaissent ensuite, lorsqu'Il rompt le pain : le Seigneur était avec nous s'écrient-ils. Et ils se dirent l'un à l'autre : “ Notre cœur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand Il nous parlait en chemin et qu'Il nous expliquait les Ecritures ? . Chaque chrétien doit permettre au Christ d'être présent parmi les hommes ; il doit se comporter de telle manière que ceux qui le fréquentent perçoivent le bonus odor Christi, la bonne odeur du Christ ; il doit agir de sorte qu'on puisse découvrir le visage du Maître à travers les actions du disciple.

Quand le Christ passe, 105