Centenaire de la première Communion de saint Josémaria

Le 23 avril nous fêterons le centenaire de la première Communion de saint Josémaria. Dans sa lettre du 1er avril, le prélat de l'Opus Dei nous conseille de penser à la façon dont saint Josémaria s'approchait de l'Eucharistie pour "améliorer ainsi notre relation personnelle avec Jésus dans le Très Saint Sacrement".

Josémaria Escriva Escrivá est le troisième, en haut, de gauche à droite.

Dans sa lettre du 1er avril, Mgr Xavier Echevarria, prélat de l'Opus Dei, nous conseille de penser à la façon dont saint Josémaria s'approchait de l'Eucharistie pour "améliorer ainsi notre relation personnelle avec Jésus dans le Très Saint Sacrement".

Le 23 avril, nous fêterons le centenaire de la première communion de saint Josémaria. Cet anniversaire doit encourager ses filles et ses fils dans l’Opus Dei à mettre plus de piété dans leur participation à la sainte messe et, de façon spéciale, la sainte communion.

Il serait impossible d’énumérer tous les conseils que notre Père très aimé nous donnait pour recevoir chaque jour le Seigneur avec plus de profit. Ceux d’entre nous qui ont eu la chance de voir de près comment il se préparait au saint sacrifice, comme il le célébrait, comment il recevait la communion et rendait grâce ensuite, ne sauraient trouver les mots pour décrire l’amour qui, sans manifestations ostentatoires, le saisissait alors. Je me contenterai donc d’ébaucher quelques traits, pour nous aider à entrer dans tel ou tel aspect de la piété eucharistique de notre saint fondateur, et améliorer ainsi notre manière de fréquenter Jésus présent dans le saint sacrement.

Ce fut un père piariste qui lui apprit à dire cette communion spirituelle: “Je voudrais, Seigneur, te recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion avec lesquelles ta très Sainte Mère te reçut, avec l’esprit et la ferveur des saints.

Aidez moi à rendre grâces

Le 23 avril 1963, saint Josémaria nous disait : pour moi, c’est aujourd’hui une très grande fête. Il nous suggérait de l’aider à rendre grâces à Dieu pour cette bonté du Ciel : parce qu’il a daigné venir se rendre maître de mon cœur. Il était plein de reconnaissance envers le saint pape Pie X qui, dans les premières années du XXème siècle, avait promulgué de nouvelles normes sur la première communion, fixant les conditions minimales pour que les enfants puissent s’approcher de la sainte table. Le souvenir de sa première communion, à l’âge de dix ans, ne s’effaça jamais. À cette époque, racontait-il, et malgré les dispositions de Pie X, il était inhabituel de faire la première communion si jeune. Maintenant, on la fait même plus tôt. Et c’est un vieux frère des Écoles pies qui me prépara, un homme pieux, simple et bon. C’est lui qui m’a appris la prière de la communion spirituelle.

Nous en sommes « divinisés »

Cette première rencontre avec Jésus dans l’Eucharistie marqua profondément son existence. Chaque année, il se préparait longtemps à l’avance pour cet anniversaire cher à son cœur. En bien d’autres occasions il évoqua ces instants dans un souvenir plein de gratitude, admiratif de la bonté de Dieu, qui veut se faire si proche de ses créatures.

Mais ce n’est pas seulement une fois devenu adulte qu’il agissait de la sorte – même si l’on comprend bien qu’au fil des ans, la considération si fréquente de ces faveurs du Seigneur ait affiné de plus en plus les manifestations de sa reconnaissance. Il raconta plusieurs fois quelque chose qui ne laisse pas d’impressionner, si l’on considère qu’il s’agit de réflexions faites dès son jeune âge. Petit déjà, j’ai compris parfaitement le pourquoi de l’Eucharistie. C’est un sentiment que nous connaissons tous : vouloir rester pour toujours avec ceux que nous aimons. C’est le sentiment de la mère pour son enfant : je vais te manger de baisers, lui dit-elle. Je vais te manger : je voudrais te transformer en mon propre être.

Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin mais les malades

Il n’y a que l’amour du Christ, plus grand que celui de tous les pères et de toutes les mères pour leurs enfants, qui puisse s’élever avec force jusqu’à réaliser de manière souveraine cette aspiration à l’union définitive entre des personnes qui s’aiment. Le Seigneur aussi nous l’a dit : prends, mange-moi ! Il n’y a pas plus humain. Mais ce n’est pas nous qui humanisons Dieu notre Seigneur lorsque nous le recevons : c’est lui qui nous divinise, qui nous exalte, qui nous élève. Jésus-Christ réalise ce qui nous est impossible : il surnaturalise nos vies, nos actions, nos sacrifices. Nous voilà emportés en Dieu. Je le comprends trop bien : telle est l’explication de ma vie.

Mes enfants, préparons-nous du mieux que nous pouvons à recevoir la communion. Ce que nous ferons sera toujours trop peu, mais cela ne saurait causer en nous le moindre soupçon d’amertume. Vraiment, nous ne sommes pas dignes d’accueillir le Seigneur dans notre âme et notre corps, mais il a dit lui-même que ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades[14]. Et lui, en nous visitant fréquemment – tous les jours si possible, – il nous rend peu à peu dignes de son amour. C’est pourquoi, lorsque l’âme est en état de grâce, et que c’est une âme éprise de Dieu, il ne faut pas croire qu’elle est mal préparée pour communier ; car tandis que nous travaillons, ouvrant de nouveaux fronts pour cette guerre de paix et de bien dans le monde, nous sommes en train de faire une préparation merveilleuse.

Donner ce que l’on possède

Au début de l’année, je vous suggérais, si cela vous semblait bien, de réciter souvent l’oraison jaculatoire que notre Père avait tirée de l’Évangile, des paroles de l’apôtre saint Thomas, et qu’il répétait chaque jour dans son cœur pendant la Messe : Dominus meus et Deus meus ![16], mon Seigneur et mon Dieu ! Quelle merveille que cet acte de foi dans la présence réelle de Jésus-Christ sous les espèces sacramentelles, qui nous encouragera à nous mieux préparer à communier ! Nous devons aimer beaucoup le Seigneur, être très pieux, le traiter du mieux que nous pouvons sur l’autel et dans le tabernacle, l’aimer aussi pour ceux qui ne l’aiment pas, réparer pour ceux qui l’offensent. Dieu notre Seigneur a besoin que vous lui disiez, chaque matin quand vous le recevez : Seigneur, je crois que tu es là, je crois que tu es réellement caché sous les espèces sacramentelles ! Je t’adore, je t’aime ! Et lorsque vous venez lui rendre visite à l’oratoire, redites-lui encore : Seigneur, je crois que tu es réellement présent ! Je t’adore, je t’aime ! C’est cela, aimer le Seigneur. Et c’est ainsi que nous pourrons l’aimer davantage chaque jour.

Ensuite, continuez de l’aimer pendant la journée, en pensant et en vivant cette résolution : je vais aller au bout de ce que je fais par amour pour Jésus qui nous préside depuis le tabernacle. Aimez de tout votre cœur Jésus présent au saint sacrement, et faites en sorte que beaucoup d’âmes l’aiment : ce n'est qu’en ayant cette préoccupation rivée à votre âme que vous saurez la transmettre aux autres. Vous donnerez ce que vous vivez, ce que vous avez, ce que vous êtes.

Ce jour du 23 avril est aussi l’anniversaire de la confirmation de notre Père. Il l’a reçue en 1902, quelques mois après sa naissance : il arrivait souvent, en ce temps-là, en Espagne, que les évêques administrent ce sacrement à l’occasion de leurs visites pastorales dans les paroisses, aussi bien aux enfants qu’aux adultes non encore confirmés. Cela permit à l’Esprit Saint d’accomplir très tôt son œuvre dans l’âme de notre Père, avec plus d’intensité, le préparant ainsi à accueillir plus fructueusement les grâces qu’il devait lui concéder par la suite.

Source : Mgr Xavier Echevarria, Lettre du 1er avril 2012

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