Aimer les religieux

2015 est l’année de la vie Consacrée. Saint Josémaria qui aima toujours les religieux qu’il vénérait, adressa ce petit message aux membres de l’Opus Dei: « Faire aimer les religieux est une grande mission à nous ».

2015. L’année de la vie consacrée, a été inaugurée le 2 février au cours de la Sainte Messe présidée par le pape.

Saint Josémaria qui aima toujours les religieux qu’il vénérait, adressa ce petit message aux membres de l’Opus Dei: « Faire aimer les religieux est une grande mission à nous ».

Dévotion envers des saints religieux

Saint Josémaria était très devot de fondateurs d’ordres religieux, de saint Joseph de Calasanz, par exemple, qui était un parent éloigné. Son grand père maternel était né à Peralta de la Sal, à 20 km de Barbastro, dans le même village que ce saint.

Il citait très souvent dans ses écrits Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux et d’autres saints du Carmel. Il était très attaché à saint Jean Bosco.

Dans sa famille, profondément chrétienne, il y avait plusieurs prêtres et plusieurs religieuses.

Visite de saint Josémaria à des religieuses, en 1972, lors de son voyage de catéchèse en Espagne et au Portugal

Le jeune Josémaria, comme tant de garçons de sa génération, eut une formation chrétienne dans deux écoles confiées à des religieux. À trois ans, il fut inscrit à la Maternelle de l’École des Filles de la Charité de Barbastro. Il s’agissait de la première école de filles en Espagne de la Congrégation fondée en 1633 par saint Vicent de Paul et sainte Louise de Marillac. Il était très reconnaissant envers les Filles de la Charité qui l’avaient accueilli de 1905 à 1908 et il fut bouleversé aux larmes lorsqu’il apprît que l’une de ces religieuses, très amie et camarade de sa mère, avait été assassinée durant la persécution religieuse.

À sept ans, il fut accueilli à l’école des Pères des Écoles Pies de Barbastro, qui était aussi le premier établissement que ces religieux avaient ouvert en Espagne. Le père Manuel Laborda de la Vierge du Carmel (Borja-Saragosse 1848- Barbastro, 1929), son professeur de religion, d’histoire, de latin et de calligraphie, le prépara à faire sa première communion en lui apprenant une prière qu’il récita jusqu’à la fin de ses jours et qu’il apprit à dire à des milliers de personnes :

« Je voudrais Seigneur te recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion avec laquelle ta Sainte Mère te reçut, avec l’esprit et la ferveur des saints ».

Sa vocation

Pour l’inviter au sacerdoce, Dieu se servit d’un pieux carme déchaux. L’hiver 1917-1918, à Noël, à Logroño, le jeune Josémaria fut touché par les pas sur la neige d’un religieux, José Miguel de la Vierge du Carmel qu’il alla trouver pour qu’il l’aide à discerner l’appel de Dieu. Cette rencontre le détermina à devenir prêtre.

Il fut toujours très attaché à l’Ordre du Carmel et au souvenir de ce religieux qu’il retrouva par la suite à Burgos en 1938 et qui décéda le 23 septembre 1942.

Par la suite, à Madrid, il fut en contact avec des religieuses à la vie sainte, telles la fondatrice des Dames Apostoliques, ou Mercedes Reyna O’Farril, religieuse de la Fondation des Malades, née à la Havane et morte en odeur de sainteté le 23 janvier 1929. Le fondateur de l’Opus Dei se confia à sa protection après l’avoir entourée en sa dernière maladie et jusqu’à sa mort.

Saint Josémaria proclamait l’appel universel à la sainteté

Le 8 juillet 1975, le religieux augustinien, Eduardo Zaragüeta, publia un article dans La Voz de España de San Sebastián “Les augustiniens nous connaissons bien son bon caractère et sa simplicité cordiale puisqu’il dirigea nos exercices spirituels au monastère de Saint Laurent de l’Escurial. Mgr Escriva aimait saint Augustin et la riche tradition de l’Ordre qu’il fonda il y a seize siècles, en des circonstances semblables à celles d’aujourd’hui ».

Frère Joaquín Sanchis Alventosa, franciscain, qui occupa des postes importants dans le gouvernement de son Ordre et qui participa activement au Concile Vatican, n’avait jamais oublié les premiers pas des fidèles de l’Opus Dei à Valencia, vers les années 1939. Leur maison, rue Samaniego, siège d’une résidence d’étudiants, était près de San Lorenzo, leur couvent. Le directeur de ce foyer leur demanda de venir chez lui tous les jours dire la Sainte Messe et de procéder tous les samedis à la Bénédiction du Saint Sacrement. Ce fut le début d’un contact très amical et Frère Joaquin évoque « l’affection et la déférence que ces universitaires avaient envers nous, eux qui vivaient dans une spiritualité séculière. Cette vénération montrait bien l’amour de l’état religieux que mgr Escriva semait chez ses enfants, qui cherchaient, quant à eux, à se sanctifier au cœur de leur projet professionnel »

Il était évident, comme l’Église universelle allait le proclamait par la suite, que la vie dans l’Opus Dei est très différente de la vocation religieuse. Ceci dit, cette nette différence, loin d’être un obstacle, les conduisait à s’admirer et à s’aimer mutuellement. Frère Joaquin, dans sa grandeur d’esprit et sa magnanimité chrétienne, touché par la grande affection de ces jeunes universitaires, se réjouissait aussi de percevoir la miséricorde de Dieu au cœur des activités de l’Opus Dei. « Beaucoup d’anciens élèves de nos écoles franciscaines m’ont rapporté le rôle déterminant que l’apostolat de l’Opus Dei a joué dans leur arrivée à l’Université. Pas mal d’entre eux ont eu la vocation à l’Opus Dei. Je pense en ce moment à la grande joie que j’eus de retrouver à Rome l’un de mes chers anciens élèves qui avait été ordonné prêtre de l’Opus Dei”.

Appel universel à la sainteté

Le fondateur de l’Opus Deidiffusa partout dans le monde l’appel universel à la sainteté qui concernait aussi et surtout les laïcs. Ceci dit, le père Aniceto Fernández, Maître Général des Dominicains, confirme que cette réalité n’a jamais été pour lui ni pour les membres de l’ Œuvre « un mépris ou une censure de la vie religieuse ni n’a rabaissé en rien l’excellence de la vocation religieuse ».

Saint Josémaria, en 1940, aida de façon très importante à la restauration de l’Ordre des Hiéronymites, au monastère du Parral, à Ségovie. José Maria Aguilar Collados, moine hiéronymite, témoigne qu’il doit cette vocation là à mgr Escriva de Balaguer et livre les noms d’autres étudiants que le fondateur de l’Opus Dei a aussi confirmés dans cette voie religieuse.

Monastère de Saint Laurent de l’Escurial où saint Josémaria dirigea des exercices spirituels aux religieux qui s’y trouvaient.

Il fit tout son possible pour s’occuper spirituellement des religieux qui le lui demandaient.

Le Bienheureux Alvaro del Portillo évoque les Exercices qu’il dirigea à l’Escurial : « Du 3 au 11 octobre 1944, notre fondateur dirigea les exercices des Augustiniens du Monastère de l’Escurial. Très malade, avec un anthrax au cou et une très forte fièvre, . on détecta son diabète juste à ce moment-là. Ceci dit, il tint cet engagement. Le père Carlos Vicuña, provincial des Augustiniens, m’écrivit ceci le 26 octobre : « Voici un bref aperçu des exercices spirituels de don José Maria Escriva aux religieux augustiniens du Monastère Royal de l’Escurial durant ce mois d’octobre. Tous sont unanimes à avouer qu’il est allé au-delà de leur attente et qu’il a comblé le désir des Supérieurs. Nous attendons désormais d’abondants fruits de Dieu. Les pères, les théologiens, les philosophes, les frères et les aspirants, tous sans exception, attentifs à ses propos, ont, pour ainsi, dire retenu leur souffle,tout au long des conférences de 30 à 35 minutes qui leur ont semblé ne durer que dix minutes, profondément saisis par ce torrent de ferveur, son enthousiasme, sa sincérité et l’épanchement de son cœur. ‘Ça vient de l’intérieur, il parle comme ça parce qu’il a une vie et un feu intérieurs, c’est un saint, un apôtre, si nous sommes sur terre après lui, nous allons le voir sur les autels », voilà ce que je leur ai entendu dire.

L’unanimité de ces éloges est remarquable si l’on considère cet auditoire d’intellectuels et de spécialistes pour la plupart. Personne n’a rien dit de défavorable. Il était arrivé parmi nous avec la renommée d’un saint, que loin d’infirmer, il n’a fait que confirmer ».

Le miracle pour la béatification

Durant les dernières années de sa vie, dès qu’il en avait l’occasion, il visitait un monastère de religieuses cloîtrées, pour demander leur prière et pour leur montrer combien il les aimait. Ce fut le cas dans ses voyages de catéchèse en Espagne et en Amérique.

Et, ô heureuse coïncidence, le miracle reconnu par l’Église pour la béatification de ce fondateur qui avait ouvert un chemin nouveau dans le renouveau ecclésial en rappelant aux laïcs l’appel universel à la sainteté, survint chez sœur Conception Bouillon Rubio, une religieuse très âgée. Cela confirmait, si besoin était, la vénération et l’amour que ce saint dont le charisme apporté à l’Église était tout à fait laïc, vouait aux religieux.

Sources : Escrivá y los religiosos, article de José Miguel Cejas ; et l’ouvrage Salvador Bernal: Portrait du fondateur de l’Opus Dei, aux Éditions SOS, Paris 1978.