Dans un fauteuil roulant

Susana Chávez

L’enseignement du fondateur de l’Opus Dei m’a fait redécouvrir l’importance de vivre en état grâce

J’ai vu, il y a quelque temps, un documentaire qui retraçait les moments vécus avec le fondateur de l’Opus Dei, au théâtre Colisée, à Buenos Aires. L’intervention d’une dame, assise sur son fauteuil roulant, me bouleversa. J’en suis encore retournée.

Je me suis identifiée à elle parce que je suis dans la même situation. J’avais toujours voulu savoir ce que les handicapés pouvaient faire pour l’Opus Dei, à part prier et offrir à Dieu tous leurs ennuis.

J’ai une jeunesse assez difficile, dans ma famille et à cause d’une maladie musculaire progressive qui me handicapait, d’année en année et sans répit. J’avais très peur des diagnostiques médicaux, très souvent discordants et sans espoir. Je cherchais inlassablement une guérison, je me suis déplacée à l’étranger. J’ai dû accepter le verdict final : « une polymiosite chronique ». Et le fauteuil roulant est arrivé dans ma vie, avec la charge dramatique que l’on peut imaginer.

Ce fut à le lecture de Chemin, tous les jours, que j’eus la force de me maîtriser.

Dès que j’ai le moindre problème, je tâche de l’offrir à Dieu dans ma prière, en dépit des « déserts de la foi » que je connais si bien. Le rendez-vous périodique avec un prêtre m’en tire affectueusement. Je suis devant un grand défi : mettre sur les plateaux de la balance et l’acceptation de mes circonstances et l’effort que me demande tout changement possible : tout accepter mais sans me laisser-aller.

J’ai appris de saint Josémaria à raffermir mon caractère, à trouver de la douceur dans ma prière. Et c’est dans ce rapport d’un enfant avec son Père du ciel et avec la Sainte Vierge, notre mère aimante et protectrice que, même dans mes moments les plus durs, je trouve toujours, soulagement et paix.

En 1974, cette dame voulait savoir ce que les malades pouvaient faire pour l’Opus Dei. Le fondateur l’encouragea à accepter gaiement sa maladie. Quant à moi, je sais bien que je n’y arrive pas toujours, mais saint Josémaria ajouta alors quelque chose qui, depuis, a été précieux pour moi. Pour finir, il lui dit : « Je te connais déjà suffisamment pour bien t’aimer et pour savoir qu’en Argentine, j’ai une âme qui va m’aider à être bon. »

Aussi, sûre d’être exaucée, je demande depuis des années à saint Josémaria de m’aider à être meilleure.