En mer avec l’oeuvre

Mgr Gaidon, évêque de Cahors, était le seul évêque d’un diocèse français présent à la canonisation de Josémaria Escriva de Balaguer. François Vayne, directeur de Lourdes-magazine, l’a interrogé pour France Catholique.

Mgr Gaidon, qu’avez-vous ressenti au contact des pèlerins que vous avez accompagnés?

J’ai répondu à l’invitation qui m’a été faite d’accompagner un bateau de pèlerins au départ de Marseille. Nous étions un millier, sur ce navire – le Danielle Casanova -, venant de toute la France. Mgr Benoît Rivière, évêque auxiliaire de Marseille, a béni les passagers du navire juste avant le départ pour Rome, le 4 octobre. Ayant souvent entendu des jugements abrupts et sans nuance sur l’Opus Dei, je voulais me faire une opinion sur le terrain, en rencontrant avec mon coeur de pasteur les personnes concernées par cette Oeuvre. J’avoue être très heureux des échanges en profondeur que j’ai eus avec les pèlerins, de tous âges et de toutes conditions sociales. Tous ont le désir de vivre la sainteté au quotidien, et d’en prendre les moyens par une vie sacramentelle intense et constante. Certains d’entre eux sont des “recommençants” dans la foi, nouvellement évangélisés au contact de l’Opus Dei. Je reviens avec la conviction que cette canonisation à Rome constitue une étape importante dans l’histoire de l’Eglise.

L’Eglise catholique a célébré, au début du mois d’octobre, le quarantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II. Pensez-vous que la date concomitante choisie pour la canonisation de Josémaria soit une coïncidence?

Si j’en crois ce que j’ai entendu à Rome, à la lumière des paroles du Pape et du message de vie évangélique laissé par le nouveau saint, il me semble que cette célébration de canonisation illustre parfaitement l’un des traits fondamentaux de Vatican II: l’appel universel à la sainteté. Le Concile, mettant la sainteté au coeur de toute vocation chrétienne, demande aux laïcs de prendre de plus en plus - au nom de l’Evangile - leur place dans toutes les activités humaines, sociales, politiques, culturelles. Josémaría Escriva de Balaguer apparaît comme un précurseur de cette dynamique conciliaire qui anime aujourd’hui toute l’Eglise catholique. L’Opus Dei, dès 1928 en Espagne, a appelé le laïcat à la sainteté dans tous les secteurs de la vie des hommes, annonçant de manière prophétique, les grandes intuitions du second concile oecuménique qui s’est ouvert à Rome en octobre 1962.

Le 7 octobre, Jean-Paul II accueillait le Patriarche Teoctist. Comment avez-vous vécu l’événement?

Cette rencontre de Jean-Paul II et de Teoctist, devant les dizaines de milliers de pèlerins proches de l’Opus Dei, constitue un signe de Dieu, une sorte de “miracle” oecuménique. L’unité des chrétiens est en marche depuis le Concile Vatican II, et Josémaria Escriva a d’ailleurs ouvert l’oeuvre qu’il a fondé a des coopérateurs d’autres confessions chrétiennes. Si le dialogue de l’Eglise catholique avec le patriarcat orthodoxe de Moscou s’avère très difficile, la venue à Rome de Teoctist est un encouragement à poursuivre les efforts pour rapprocher les Eglises soeurs. A n’en pas douter, le nouveau saint intercède en faveur de cette grande intention.

France Catholique