"Je conseillerais aux familles de lire les catéchèses encourageantes du Pape”

Voici l’interview que le prélat de l’Opus Dei a accordée à « Paraula », revue de l’archevêché à l’occasion de son récent passage à Valencia.

Voici l’interview que le prélat de l’Opus Dei a accordée à « Paraula », revue de l’archevêché à l’occasion de son récent passage à Valencia.

À Valencia Mgr Xavier Echevarria bénit un enfant

Monseigneur, vous avez convoqué une Année Mariale pour la famille. Ce faisant, vous avez demandé aux membres de l’Opus Dei de prier la Sainte Vierge pour les familles, unis ainsi aux intentions du pape François. Quel est donc la situation actuelle de la famille, ses principaux défis ?, Que faut-il attendre du prochain Synode sur la Famille ?

Célébrer une Année Mariale m’a semblé une façon pertinente de seconder le Pape qui demande instamment aux chrétiens de prier pour les fruits du prochain Synode sur la Famille. Il est réjouissant de constater combien de familles se sentent aimées de Dieu et sont le reflet de son amour trinitaire. Avec les efforts des parents, souvent héroïques, elles deviennent des “foyers lumineux et joyeux” comme aimait à le dire saint Josémaria. Elles répandent leur amour dans la société. Ceci dit, il y a en beaucoup d’autres qui traversent de graves difficultés ou qui sont plongées dans la froideur ou l’égoïsme. Uni aux intentions du saint-père, j’aimerais que le Synode fût une reconnaissance et un remerciement des premières et un solide point d’appui pour une transformation positive des secondes. Je souhaiterais ainsi que les familles puissent y percevoir qu’elles sont l’Église et que toute l’Église accompagne leur cheminement.

Si en cette année de grâce, entre les deux Synodes, nous arrivons, avec l’aide de Dieu, à déclencher un courant de sympathie envers les familles les plus en difficulté et à réduire ne serait-ce qu’un petit peu, le nombre de foyers qui sont dans des situations difficiles, nous aurions fait quelque chose de très important pour l’Église, pour l’ensemble de la société et pour le bien des personnes. Dans ce sens, je conseillerais aux familles de lire des catéchèses encourageantes du pape, sur le père et la mère, les grands parents, les membres de la famille, et sur les enfants.

Quel est le bilan actuel de cette Année Mariale pour la Famille ?

Les bilans concernant les affaires spirituelles sont difficiles à établir. La Sainte Vierge sait bien comment présenter au Seigneur la prière continuelle et non quantifiable, l’offrande généreuse et abondante de la souffrance des malades, tant de pénuries, à l’échelle mondiale, offertes à cette intention, les milliers de visites à des sanctuaires mariaux (...). Tant de catéchèses et tant de réflexion sur la Famille, sous tous les rapports, anthropologique, philosophique, théologique, pastoral. Je demande aux fidèles et aux coopérateurs de l’Opus Dei de faire eux-mêmes leur bilan personnel, de considérer quel est leur approfondissement de l’évangile de la famille qui les conduit à aimer leur fidélité conjugale, à être généreux, à secourir tant de couples dans la difficulté, souvent attisée, ne l’oublions pas, par la crise financière globalisée.

Dans votre conférence à Valencia dans le cadre des “'Diálogos de Teología Almudí' vous avez évoqué le bienheureux Alvaro del Portillo, votre prédécesseur à la tête de l’Opus Dei et son rôle de secrétaire de la Commission Conciliaire du Clergé. Comment le décririez vous ?

Deux mots échangés avec don Alvaro étaient déjà une source de paix. C’était un homme, un prêtre, un évêque d’une grande humanité, avec un sourire et une bonté qui dès de départ brisaient toute distance : il était impossible de ne pas se sentir aimé, respecté, compris de lui. Il y avait chez lui, je crois, une prédisposition à cette empathie, ceci dit, ce qui nous touchait était surtout son attitude bienveillante. Elle était dans le style de l’Évangile, il l’avait apprise de Jésus à travers l’exemple de saint Josémaria.

De nombreux Pères du Concile ,qui l’ont bien fréquenté ou qui n’ont fait que le croiser lors des sessions de Vatican II en ont témoigné.

Le Prélat de l’Opus Dei, invité par l’archevêque de Valencia à faire une conférence pour le clergé.

Vous avez été, vous aussi, un étroit collaborateur du fondateur de l’Opus Dei. Parlez-nous de saint Josémaria. Quel est aujourd’hui le plus fort de son message?

Le décret du Saint-Siège sur ses vertus héroïques en parle comme d’un “contemplatif itinérant”, un homme, un prêtre qui invitait tout le monde à chercher Dieu dans la vie quotidienne, dans les circonstances les plus banales de la vie, qui ne sont pas un obstacle, mais l’occasion de trouver le Seigneur lui-même qui aime chacun de nous infiniment.

Le repère le plus évident pour moi est qu’il conseillait ce dont il vivait lui-même. J’ai été témoin, durant de longues années, de son combat personnel pour être le plus près possible du Seigneur, comme un amoureux qui tenait à répondre de tout son amour à celui qui l’aimait. Tous les jours, dans ce qui était important, dans ce qui ne semblait pas l’être, dans ce qui était difficile, dans le plus facile, au service des autres avec une joie contagieuse.

« La sainteté consiste à chercher la présence de Dieu, le rapport constant avec Lui, par la prière et le travail, qui se rejoignent en un dialogue persévérant avec le Seigneur ».disait-il de mille façons. Son message n’invitait pas ni en premier lieu, ni seulement à agir, mais à aimer.

[...]

Cette année s’avère aussi importante pour l’Opus Dei du fait d’avoir nommé un vicaire auxiliaire pour vous aider dans la direction de l’ Œuvre. Quatre mois après avoir fait ce choix, avez-vous suffisamment de recul pour apprécier ce bon déroulement?

Saint Josémaria avait déjà prévu la figure du vicaire auxiliaire. En décembre dernier, après avoir demandé à Dieu de m’éclairer, il m’a semblé que le moment était arrivé de la mettre sur pied.

Pour ce qui est du déroulement actuel, je rends grâces à Dieu de pouvoir compter en ce moment sur l’aide de ce vicaire auxiliaire. L’Œuvre, en continuelle expansion, réalise un travail stable en 69 pays, et bien que je sois vraiment en forme pour mon âge, le vicaire donne un élan nouveau à tout ce travail. Ceci étant, j’ai un grand besoin de prières, comme tous ceux qui ont ce type une responsabilité pastorale.

Je demande ainsi à vos lecteurs d’entourer de leur prière filiale le Cardinal Archevêque, mon frère et mon ami, et de ne pas manquer de prier pour moi aussi.

Interview d’ Eduardo Martínez, dans paraula.org.