L’esprit de l’Œuvre n’est pas nouveau mais profondément enraciné dans l’enseignement de l’Évangile. Ce qui est nouveau c’est sa diffusion dans un monde qui est étranger à ce message, un monde qui a perdu depuis fort longtemps ses liens avec la nouvelle vision du monde du Nouveau Testament. Il fallait donc non seulement faire attention à l’appel de l’Évangile, mais le décaper de toutes les couches qui l’avaient pratiquement enseveli durant des siècles. De ce fait, lorsque le père Escriva se mit à parler du chemin vers la sainteté que Dieu lui avait révélé, ses propos suscitèrent souvent une réaction polémique. Tu as l’obligation de te sanctifier. — Toi aussi. Qui pense que c’est une tâche exclusivement réservée aux prêtres et aux religieux ? Le Seigneur a dit à tous, sans exception : « Soyez parfaits, comme mon Père céleste est parfait. » (Chemin, 291).
La pensée de l’Église contemporaine, presque totalement cléricalisée dans ses orientations générales, est bel et bien opposée à cette idée de la « sécularisation » de la sainteté parce qu’elle y voit une perte de la spiritualité chrétienne. Josémaria Escriva a non seulement rejeté le ‘Christianisme spiritualisé’ qui avait déformé la conscience de l’Église mais il est allé plus loin, il a fait l’option du monde matériel en préconisant un matérialisme chrétien.