Messes en Côte d’Ivoire

Abidjan, paroisse Saint Jacques

Presque 3000 personnes ont assisté aux messes en la fête liturgique de Saint Josémaria, à Abidjan et à Yamassoukro.

Charles Konan Bany, premier ministre, est venu se joindre aux fidèles. Mgr François Sanchez-Casas, vicaire régional de l’Opus Dei en Côte d’Ivoire a dit la Messe et a prononcé l’homélie dont voici quelques extraits :

Considérons la demande, réellement très audacieuse, que nous venons tout juste d’adresser à Dieu le Père dans la prière de la Messe : accorde-nous d’être configurés à ton Fils et de servir amoureusement l’œuvre de la Rédemption. Avec peu de mots, mais très lourds de sens, l’Eglise nous propose de nouveau aujourd’hui l’idéal le plus beau, le plus passionnant que l’esprit de l’homme ait pu jamais concevoir : nous unir à Jésus-Christ, être un autre Christ et participer avec Lui dans l’œuvre du salut. L’expression que l’Eglise utilise, être configuré à Jésus-Christ, est à la fois très profonde et très exigeante. Etre configuré c’est plus, beaucoup plus que connaître le Christ et le fréquenter. Etre configuré à Jésus c’est lui ressembler tellement que nous ne formions qu’un seul cœur et une seule âme avec Lui. C’est nourrir en nous la ferme détermination de reproduire sa vie dans la nôtre, de vivre de Lui, avec Lui et en Lui dans toutes les circonstance de notre vie. C’est laisser le Christ régner tellement en nous que tout dans notre vie soit une éternelle offrande à sa gloire. Avec des mots imprégnés d’amour ardent, saint Josémaria a exprimé ainsi cet idéal : Le Christ doit avant tout régner en notre âme. Mais que pourrions-nous Lui répondre s'Il nous demandait: et toi, comment me laisses-Tu régner en toi? Je Lui répondrais que pour qu'Il règne en moi, j'ai besoin de sa grâce en abondance. C'est le seul moyen pour que tout, le moindre battement de coeur, le moindre souffle, le moindre regard, le mot le plus anodin, la sensation la plus élémentaire se transforme en un "hosanna" à mon Christ Roi. Seul l’identification avec le Seigneur fera naître en nous cette charité ardente et cette audace sainte qui sont nécessaire pour prendre part à l’œuvre grandiose de la Rédemption.

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La sainteté est cette action divine en nous, fruit toujours de la parole divine et du peu que le Seigneur nous demande. C’est la parole du Seigneur qui est importante, et non pas nos paroles à nous, nous calculs, nos réflexions si logiques soient telles. Parole de vérité et de vie, parole à la fois douce et exigeante. C’est la Parole éternelle, Le Verbe de Dieu, qui a revêtu notre propre faiblesse pour que nous puissions nous remplir de la force même de Dieu. Parvenir à une véritable union avec le Seigneur à travers notre travail ne réclame pas de nous des actions extraordinaires. Malheureusement, beaucoup de chrétiens, lorsqu’ils pensent à la sainteté, se disent : ce n’est pas pour moi, c’est trop difficile ! J’y ai déjà pensé, mais la vie s’est chargée de me faire vite revenir à la réalité de ma médiocrité. Le secret de la sanctification de notre travail est là, dans ces petites choses faites avec amour et par amour. Si nous ne sentons pas capables de parvenir à la sainteté, les saints non plus. Et, comment ils y sont parvenus ? En laissant la parole de Dieu vivre en eux et en vivant eux-mêmes de cette parole, en l’accueillant avec joie et générosité.

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L’expérience joyeuse de cette miséricorde divine à notre égard, doit nécessaire faire naître en nous un désir de la partager. C’est la troisième vérité que le texte de saint Luc nous suggère. La pêche à été surabondante et les filets risquaient de se déchirer. Pierre et les autres apôtres n’hésitent pas à faire appel à d’autres pécheurs pour qu’ils viennent à leur aide. Le Seigneur ne fait rien pour nous seuls. Dieu est Amour et tout ce qu’il fait pour nous porte cette marque : amour, communication, communion, don. Voilà pourquoi, comme l’a souligné le Pape Benoît XVI dans sa première encyclique, seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière à Lui de m’aimer. Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c’est un unique commandement. Comme les apôtres, nous devons faire signe à tous ceux qui sont autour de nous pour qu’ils viennent voir combien suivre le Christ est merveilleux. Notre vocation d'enfants de Dieu réclame de nous non seulement notre sainteté personnelle, mais aussi que soyons des instruments efficaces pour que les âmes puissent rencontrer le Seigneur. Le désir sincère d'approcher les âmes de Dieu est la manifestation la plus claire de l'authenticité de notre vie chrétienne, car le sarment qui est uni à la vigne doit nécessairement porter du fruit. L'apostolat -affirmait avec conviction le Fondateur de l'Opus Dei- est comme la respiration du chrétien: un enfant de Dieu ne peut pas vivre sans ce frémissement de l'âme.

Le monde a plus besoin que jamais du témoignage chrétien. Seul ce témoignage sincère et courageux apportera la lumière dont les hommes ont soif et soutiendra l'Eglise dans sa mission de proclamer l'Evangile. Avec saint Josemaria et tous les saints qui ont consommé leur vie au service de la Vérité, demandons ce soir à Notre Seigneur de nous faire collaborer humblement -humblement, parce que nous ne sommes pas du tout meilleurs que les autres, mais tout simplement dépositaires du trésor de la foi- et avec ferveur dans l'oeuvre de la Rédemption. La porte du bonheur s’ouvre toujours à l’extérieur : nous ne serons pas heureux que lorsque nous nous déciderons à servir les autres, dans un oubli total de nous-mêmes. Mais faisons attention à ne pas nous perdre dans de vaines rêveries. Pensons à ceux et à celles qui nous entourent: à notre foyer, à notre lieu de travail, à notre quartier, à notre communauté paroissiale. Le regard sincère d'enfant de Dieu nous fera découvrir tout de suite un champ immense pour un apostolat vibrant et audacieux. C’est à chaque chrétien que Jésus a dit : je ferai de toi, un pécheur d’hommes. C'est à chaque chrétien qui revient la responsabilité de faire fructifier le trésor de la foi, qu'incombe la tâche d'imprégner de l'esprit du Christ toutes les réalités humaines. C'est à chaque chrétien qu'il est demandé d'être ferment et signe de salut pour construire un monde plus juste, plus fraternel, plus solidaire.