Montserrat Caballé, soprano, Spagne

Un sens nouveau à mon travail

Ma vie sans le chant, sans l’art, n’aurait pas de sens ; sans ce don exceptionnel d’exprimer de façon privilégiée, l’amour, la bonté, le patriotisme, mes sentiments les plus intimes, les plus nobles, les plus élevés. Mon bonheur est de faire la joie des autres.

Il y a quelques années quelqu’un m’a offert Chemin, un recueil de pensées qui aident à trouver le Christ et j’y ai lu : « Il faut se convaincre que Dieu est continuellement tout près de nous… Nous vivons comme si le Seigneur était là-haut, où brillent les étoiles et nous ne considérons pas qu’il est aussi toujours à nos côtés. (n° 267) ». Ces paroles […] m’ont encouragée à une vie de foi dans mon travail, à ne jamais oublier de prier lorsque je monte sur scène, à parler avec Dieu, d’une façon ou d’une autre, tout au long de la journée, à comprendre que ma foi peut aussi aller au-delà de mon cercle personnel.

Mais ma vie n’aurait aucun sens non plus sans ma famille, sans toutes les valeurs qui tournent autour d’elle. Bien que mes impératifs professionnels me demandent des déplacements et des voyages d’un côté à l’autre de la planète, j’ai toujours tâché de trouver les espaces nécessaires pour préserver ces valeurs : la fidélité, l’union et l’amour envers mes amis. Dans ce sens, les paroles de Jean-Paul II dans sa nouvelle lettre Novo millennio ineunte sont très réconfortantes pour moi : « La charité deviendra nécessairement alors un service à la culture, à la politique, à l’économie, à la famille afin que partout l’on respecte les principes fondamentaux dont dépend la destinée de l’être humain et le futur de la civilisation. »

Mon travail, ma famille, sont portés par la foi qui me fait toujours espérer la plus grande des récompenses, le succès le plus surprenant : la joie dans le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur.