Pour goûter l’amour de Dieu

Saint Josémaria aimait à se dire que toutes les merveilles du monde ne sont rien comparées à Dieu: "Serions-nous insensibles à cet immense Amour de Dieu auquel l’humanité répond si mal ? »

Le Royaume des Cieux est semblable à un commerçant en quête de perles fines qui dès qu’il en trouve une de grande valeur, s’en va vendre tout ce qu’il a et l’achète.

Mt 13, 44-52

À côté de Dieu, rien n’a de la valeur

Pense à ce qu’il y a de plus beau et de plus grand sur terre…, à ce qui plaît à l’intelligence et aux autres facultés…, et aux plaisirs de la chair et des sens…

Considère aussi le monde, les autres mondes qui scintillent dans la nuit : l’univers entier. — Eh bien ! tout cela, avec l’assouvissement de toutes les folies du cœur…, tout cela ne vaut rien, n’est rien et moins que rien, à côté de ce Dieu — ton Dieu ! — trésor infini, perle très précieuse, Dieu humilié, Dieu esclave, qui s’anéantit sous la forme de serviteur dans la crèche où il voulut naître, dans l’atelier de Joseph, dans la Passion et dans sa mort ignominieuse… et dans la folie d’Amour de la sainte Eucharistie.

Chemin, 432

Le Seigneur ne change pas ; il n’a pas besoin de bouger, en quête de ce qu’il ne possèderait pas ; il est le mouvement, la beauté et la grandeur en leur totalité. Aujourd’hui comme il en a toujours été.

Amis de Dieu, 190

Les amoureux ne savent pas se dire adieu : ils se tiennent toujours compagnie.

— Toi et moi, aimons-nous ainsi Notre Seigneur?

Sillon, 666

Mon Dieu! Je trouve la grâce et la beauté dans tout ce que je vois : aussi, à toute heure par amour, vais-je maîtriser mon regard.

Forge, 415

Le sacrifice n’est qu’apparent : en effet, dès qu’on en vit, on est délivre de nombreux esclavages et on arrive, au plus intime de son cœur, à goûter tout l’Amour de Dieu.

Dieu nous aime infiniment plus que tu ne t’aimes toi-même... Laisse-Le donc t’en demander davantage!

Forge, 813

Si le mot amour est vite dit sans qu’il soit étayé par de petits sacrifices, il finit par lasser.

Sillon, 979

Notre-Seigneur ne s'est pas contenté de nous dire qu'Il nous aime: Il nous l'a montré par ses œuvres et par sa vie tout entière. — Et toi?

Forge, 62

Tempérance

Prenons des exemples, tirés de la vie courante. Saint Paul les mentionne : Tout athlète se prive de tout ; mais eux c’est pour obtenir une couronne périssable, nous, une impérissable. Il vous suffit de jeter un regard autour de vous. Voyez le nombre de sacrifices que les hommes et les femmes s’imposent, bon gré mal gré, pour soigner leurs corps, pour préserver leur santé, pour gagner l’estime d’autrui... Et nous, Serions-nous insensibles à cet immense Amour de Dieu auquel l’humanité répond si mal, incapables de nous mortifier là où il faut, afin que notre esprit et notre cœur soient plus attentifs au Seigneur ?

Amis de Dieu, 135

Serions-nous insensibles à cet immense Amour de Dieu auquel l’humanité répond si mal, incapables de nous mortifier là où il faut, afin que notre esprit et notre cœur soient plus attentifs au Seigneur ?

Jusqu’à présent, avant de L’avoir rencontré, tu tenais à vivre, les yeux grands ouverts pour être au courant de tout ; désormais, de ton regard propre, tu verras avec Lui ce qui t’intéresse vraiment.

Sillon, 682

La tempérance est maîtrise de soi. Tout ce que nous ressentons dans notre corps et dans notre âme n’est pas à satisfaire de façon débridée. Tout ce qui peut se faire n’est pas bon à faire. Il est plus facile de se laisser entraîner par les impulsions dites naturelles ; mais ce chemin débouche sur la tristesse, l’isolement dans la misère personnelle.[…]

Je veux considérer les fruits de la tempérance, je veux voir l’homme vraiment homme, détaché de ces choses qui miroitent mais sont sans valeur, telles ces breloques dont s’empare la pie. Cet homme-là sait faire fi de ce qui nuit à son âme et se rendre compte que son sacrifice n’est qu’apparent : en effet, dès qu’il en vit, il est délivre de nombreux esclavages et il arrive, au plus intime de son cœur, à goûter tout l’Amour de Dieu

La vie retrouve alors les nuances que l’intempérance estompait ; nous sommes en mesure de nous préoccuper des autres, de partager ce qui nous appartient avec tout le monde, de nous consacrer à de grandes tâches. La tempérance éduque l’âme à la sobriété, à la modestie, à la compréhension ; elle lui procure une modestie naturelle, toujours attrayante, tant il est vrai que la suprématie de l’intelligence perce sous cette conduite. La tempérance n’implique pas limitation, mais grandeur. Il y a davantage de privation dans l’intempérance, là où le cœur abdique au tintement des breloques du premier venu.

Amis de Dieu, 84

Tu manges d’ordinaire plus que de besoin. — Et cette satiété, souvent cause de lourdeur et de gêne physique, t’empêche de goûter les biens surnaturels et engourdit ton intelligence.

Quelle bonne vertu que la tempérance, y compris pour ici-bas !

Chemin, 682

Détachement

Aimer de tout son cœur rend l’âme heureuse et tient compte de la souffrance : il n’y a pas d’amour sans renoncement.

Forge, 760

Nous devons être exigeants avec nous-mêmes dans la vie quotidienne, afin de ne pas nous inventer de faux problèmes, des besoins artificiels qui, en fin de compte, procèdent de la suffisance, de l’envie, d’un esprit de confort et de paresse. Nous devons aller vers Dieu d’un pas rapide, sans poids mort ni bagages qui entravent notre marche. C’est justement parce que la pauvreté d’esprit ne consiste pas à ne rien avoir mais à être détachés réellement, que nous devons rester sur nos gardes pour ne pas nous laisser avoir par des besoins soi-disant de force majeure. Recherchez ce qui suffit, recherchez ce qui est assez. Et ne désirez rien d’autre. Ce qui est en plus est fardeau et non soulagement ; cela nous attriste au lieu de nous remonter.

Quand je vous donne ces conseils, je ne pense pas à des situations étranges, anormales ou compliquées. Je connais quelqu’un qui se servait de bouts de papiers en guise de marque page sur lesquels il écrivait quelques oraisons jaculatoires qui l’aidaient à garder la présence de Dieu. Et il eut envie de conserver amoureusement ce trésor, jusqu’au jour où il se rendit compte qu’il était en train de s’attacher à de minables bouts de papiers. Drôle de modèle de vertus ! Peu m’importe de vous montrer toutes mes misères, si cela peut vous servir à quelque chose. J’ai volontiers découvert un peu le pot aux roses, car il se pourrait que tu aies le même souci : tes livres, tes vêtements, ta table, tes... idoles de pacotille.

Amis de Dieu, 125

Il suffira parfois, pour y remédier, de la petite mortification consistant à se passer de quelque chose pour une courte durée. Ou dans un autre ordre d’idée, tu peux très bien renoncer un jour sans problème à ton moyen de transport habituel et donner en aumône ce que tu auras économisé, même si c’est peu de chose. De toute façon, si tu as l’esprit de détachement, tu découvriras des occasions continuelles, discrètes et efficaces, de l’exercer.

Amis de Dieu, 125

Le Seigneur permet cette aridité, si pénible, pour mieux se faire aimer, pour que tu ne comptes que sur Lui.

N’as-tu jamais contrarié tes goûts ou tes caprices en quelque chose ? —Vois, Celui qui te le demande est cloué sur une Croix, souffrant dans tous ses sens et dans toutes ses puissances, une couronne d’épines couvrant sa tête… pour toi.

Sillon, 989

Pour atteindre le but

Être fidèle à Dieu demande la lutte, une lutte corps à corps, d’homme à homme — le vieil homme contre l’homme de Dieu — au coup par coup, sans plier.

Sillon, 126

Il me faut te prévenir contre une embûche de “ satan ” (oui, avec une minuscule, il n’en mérite pas plus) qui cherche à se servir des circonstances les plus normales pour nous faire dévier peu ou prou du chemin qui nous mène vers Dieu.

Le début du chemin menant jusqu’à la folie de l’amour de Dieu est un amour confiant envers la Très Sainte Vierge Marie.

Si tu luttes, qui plus est, si tu luttes vraiment, ne sois pas étonné de la fatigue ou de ce sentiment “ d’avancer à rebrousse-poil ”, sans aucune consolation spirituelle ou humaine. Écoute ce que l’on m’écrivait il y a longtemps, et que j’ai gardé en pensant à certains qui considèrent naïvement que la grâce fait abstraction de la nature : “ Père, depuis quelques jours je me trouve dans un état de paresse et d’apathie terribles pour accomplir mon plan de vie ; je fais tout, en me forçant et à contre cœur. Priez pour moi, pour que cette crise passe vite, car je souffre beaucoup à l’idée que cela peut m’écarter de mon chemin. ”

— Je me suis borné à te répondre : as-tu oublié que l’Amour exige le sacrifice ? Lis lentement les paroles du Maître : “ qui ne prend pas sa Croix “ quotidie ” — chaque jour — n’est pas digne de Moi ”. Et plus loin : “ je ne vous laisserai pas orphelins… ”. Si Notre Seigneur permet que tu connaisses cette aridité, si pénible, c’est pour mieux se faire aimer, pour que tu ne comptes que sur Lui, pour qu’avec la Croix tu deviennes corédempteur, pour que tu Le trouves.

Sillon, 149

Tu ne sais pas si ce qui t’est tombé dessus est de l’épuisement physique ou une espèce de lassitude intérieure, ou les deux à la fois… ; tu luttes sans lutter, sans vraiment vouloir positivement t’améliorer, pour communiquer la joie et l’amour du Christ aux âmes.

Je tiens à te rappeler ces paroles claires du Saint-Esprit : seul sera couronné celui qui aura combattu, “ legitime” — vraiment, en dépit de tous les dépits”.

Sillon, 163

Oui, tu as raison: que ta misère est profonde! Livré à toi-même, où en serais-tu à présent, où en serais-tu arrivé?...

"Seul un Amour rempli de miséricorde est capable de m'aimer encore", reconnais-tu.

— Rassure-toi: Il ne te refusera ni son Amour, ni sa Miséricorde, pourvu que tu Le cherches.

Forge, 897

C’est parce que Marie est Mère que notre dévotion à son égard nous apprend à être enfants, à aimer pour de bon, sans mesure; à être simples, sans les complications nées de l’égoïsme, de ne penser qu’à soi; à être joyeux, en sachant que rien ne peut détruire notre espérance. Le début du chemin menant jusqu’à la folie de l’amour de Dieu est un amour confiant envers la Très Sainte Vierge Marie. C’est ce que j’ai écrit, il y a déjà bien longtemps, dans le prologue à des commentaires du saint rosaire. Depuis, j’ai pu m’assurer bien souvent de cette vérité. Je ne vais ici m’étaler à commenter cette idée; je vous inviterai plutôt à en faire l’expérience, à la découvrir vous-mêmes en recherchant avec amour la compagnie de Marie, en lui ouvrant vos cœurs, en lui confiant vos joies et vos peines, en lui demandant de vous aider à connaître et à suivre Jésus.

Quand le Christ passe, 143

Dissipation. — Tu laisses tes sens et tes facultés s’abreuver à n’importe quelle mare. — Puis, te voilà, instable, l’attention dispersée, la volonté somnolente et la concupiscence en éveil.

— Astreins-toi sérieusement de nouveau à un plan qui t’aide à mener une vie de chrétien, ou tu ne feras jamais rien de profitable.

Chemin, 375

Tâche de te réserver chaque jour quelques minutes de cette solitude bénie, si nécessaire à la bonne marche de ta vie intérieure.

Chemin, 304