Présentation de la première édition arabe du livre « Saint Rosaire » de Saint Josémaria Escrivá

Son Excellence Mgr Béchara Raïh

Présentation du livre « Saint Rosaire » de Saint Josémaria Escrivá

(Saint Jean-Marc de Byblos, le 20 octobre 2007)

La fondation

Josémaria Escrivá fonda la Prélature de l’Opus Dei le 2 Octobre 1928, et commença par développer ses activités apostoliques le 14 février 1930, le considérant comme une nouvelle voie dans l’Eglise, ayant pour but de promouvoir, parmi les personnes de toutes les couches sociales, la recherche de la sainteté et la pratique de l’activité apostolique à partir de la sanctification du travail quotidien, dans le monde, et sans changer d’état personnel.

Puis il fonda le 14 Février 1943 la Société Sacerdotale de la Sainte Croix, qui est unie totalement à l’Opus Dei, et dont le but est de permettre à des membres laïcs de l’Institution de recevoir le sacerdoce et servir l’Opus Dei ; et d’une autre part, pour que des prêtres attachés en principe à leur diocèse, puissent participer à la spiritualité de l’Opus Dei, à travers la recherche de la sainteté, en exerçant leurs devoirs ministériels, dans la dépendance exclusive de leurs Ordinaires respectifs.

Le livre du Rosaire de la Vierge

À ces hommes, femmes et prêtres, dont le nombre atteignit, à la mort du fondateur, le 26 juin 1975, 60.000 membres de 80 nationalités, il écrivit les réflexions du « Saint Rosaire », comme un moyen de vivre les vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité, et d’accomplir le devoir d’adoration et de réparation. Puis il demanda à quiconque veut réciter le Rosaire de la Vierge d’avoir l’esprit d’un enfant, en lui disant : « Elève ton coeur vers Dieu, dans la prière, et crie avec le psalmiste : « Fais que je sache la route à suivre, car vers Toi j’élève mon âme » (Ps 142, 8). Mais je vous déclare un secret qui est un point de départ : si tu veux être grand, fais-toi petit. Pour être petit, il faut croire comme croient les enfants, aimer comme aiment les enfants, s’abandonner comme s’abandonnent les enfants. Le début du chemin, dont le terme est d’être complètement fou de Jésus, est un amour confiant envers Marie ».

Le livre du « Saint Rosaire » de Josémaria parut d’abord en espagnol, puis fut traduit en d’autres langues, et aujourd’hui en arabe, et nous avons le plaisir de le présenter en cette heureuse occasion, sollicitant l’intercession de Josémaria, pour réciter le Rosaire avec un esprit d’enfants, et faire de lui un moyen de sanctification de soi, dans l’état où nous sommes, et dans le devoir qui lui est lié.

Les caractéristiques des méditations des mystères

Dans les mystères joyeux, douloureux et glorieux, qui sont au nombre de quinze, Josémaria s’arrête avec chaque fidèle, devant le tableau évangélique, utilisant toujours les pronoms « toi et moi ». Nous trouvons au début de chaque méditation un texte évangélique rappelant l’événement, lequel est suivi de considérations spirituelles et de résolutions personnelles, avec beaucoup de foi et de simplicité. Nous ne sommes pas devant des réflexions théologiques et scripturaires, mais devant des considérations spirituelles vitales, extrêmement courtes. Le Rosaire, d’après Josémaria, est une arme puissante dans la lutte intérieure, pour aider les âmes. « Que ta langue exalte Sainte Marie : ton Dieu demande réparation et louanges de ta bouche. Puisse-tu savoir et vouloir semer dans le monde entier la paix et la joie, par cette admirable dévotion mariale et par ta charité vigilante ».

Mystères Joyeux

L’Annonciation à Marie est un appel d’offrande de soi à Dieu et à l’Eglise, à l’exemple du « oui » que Marie a prononcé. La Visitation à Elizabeth est une leçon de service humble, avec tout ce qu’elle laisse dans l’âme de joie pour l’esprit. La Naissance de Jésus est un appel à la vertu de détachement et de pauvreté évangélique. Lui qui est riche, naît pauvre dans une mangeoire. Lui que est Le Roi, L’Amour, Dieu et Toute Bonté. La Présentation de l’Enfant Jésus à Dieu au Temple et la Purification de la Mère, enseignent l’obéissance à la loi Divine de la part de Celle qui n’a pas besoin de purification. Elle, qui est exempte de tout péché, se dirige au Temple et nous apprend ainsi la purification et la réparation. L’Enfant perdu au Temple est un effort constant de ne pas perdre Jésus dans la vie, et versements de pleurs amers pour sa perte, à cause d’actions mauvaises, par le repentir et la mortification. Aussi c’est un appel à l’engagement dans les affaires de Dieu.

Mystères Douloureux

La Prière de Jésus au jardin des Oliviers est un appel à la prière et à l’éveil, pour surmonter les tentations. La Flagellation est une réflexion au sujet du corps de Jésus, pur de toute tâche et flagellé pour mon corps tâché de pêchés. Nous regardons Jésus et nous expions nos pêchés.Le Couronnement de Jésus d’Épines est une ironie de la Royauté de Jésus. C’est ce que nous faisons, toi et moi, chaque fois que nous contredisons les ordres de ce Roi céleste dans l’Évangile et nous agissons contrairement à ce que Dieu demande de nous dans ses commandements. Le Portement de la Croix est le fait de considérer Jésus un criminel. Mais Il a porté la croix pour moi, à condition que je porte la croix pour Lui. La croix ne se porte pas par soumission, mais on l’aime. Si tu aimes la croix, elle devient sainte et devient croix sans croix, et tu rencontres Marie dans le chemin. La Mort de Jésus sur la Croix fait d’elle un trône de triomphe. Jésus étend les bras sur la croix, dans un geste amoureux de Prêtre Eternel. Du haut de la croix, Il nous donne sa Mère comme Mère à nous. Sur la croix on Lui fait boire du fiel, mais Il a soif d’amour et d’âmes. Il a souffert pour moi, est-ce que je ne pleure pas de repentir et de remerciement ?

Mystères Glorieux

La Résurrection du Seigneur est une preuve que la vie est plus forte que la mort, et un effort de ne pas mourir dans le pêché. Par sa Résurrection, Il nous a placé dans un état de résurrection spirituelle éternelle, embrassant les plaies de ses pieds et celle de son côté. L’Ascension du Seigneur nous laisse dans ce monde comme témoins de la vie de Jésus, de ses miracles, de sa Passion, de sa Mort et de la gloire de sa Résurrection. Son humanité est glorifiée par les hiérarchies des anges et des saints, tandis que nous ici, nous nous consolons auprès de Marie, notre Mère. La Pentecôte lance dans le monde une seule langue, que tout le monde comprend, qui est celle de l’amour et de la vérité, laquel parle de Jésus, de l’Esprit Saint et du Père. Que l’Esprit Saint nous en fassent ivres. L’Assomption de la Sainte Vierge au ciel en corps et âme est une glorification de la Mère de Jésus dans la gloire céleste. C’est la Très Sainte Trinité qui comble d’honneurs la Fille, la Mère et l’Epouse de Dieu, et les anges et les saints La couronnent. Le Couronnement de la Sainte Vierge au Ciel est une participation dans la royauté du Christ, Son Fils, comme une Reine du ciel et de la terre, parce qu’Elle est sans tache, a réparée la chute d’Ève et a écrasée la tête du serpent infernal. Vers Elle montent les cris des peuples : « Tu es toute belle et en Toi il n’y a pas de tache. - Tu es un jardin bien clos et une source scellée. Viens : Tu seras couronnée ! »

Pourquoi le « Saint Rosaire » ?

Josémaria a concentré la marche de la sainteté sur Dieu sur trois choses : la prière, l’Eucharistie et la pénitence. Au sommet de la prière, la récitation du Rosaire parce qu’il est une arme puissante. Le repentir par la confession est un sépulcre où sont enterrés toutes tes négligences, tes offenses et tes pêchés, en vue d’une fécondité nouvelle, comme le fermier qui enterre, près des troncs des arbres, les fruits pourris, les branches sèches et les feuilles tombantes. Apprend à gagner des tes chutes un élan, et vie de la mort. L’Eucharistie est pain et parole, sans lesquels il n’y a pas de vie. Quand tu t’approches du Tabernacle, pense que le Seigneur t’attend depuis deux mille ans.

L’appel à la « sanctification au milieu du monde », qui caractérise la spiritualité de l’Opus Dei, consiste à être dans le monde sans changer d’état personnel, mais de nous sanctifier dans cet état, et de travailler à sanctifier le monde de l’intérieur, et à l’orienter vers Dieu à travers trois piliers :

La sanctification du travail

Le travail c’est servir Dieu, L’aimer et Lui présenter la création. Le travail est un moyen de sanctification. La vie intérieure, contemplative, spirituelle, trouve sa source, son activité et son expression dans le travail extérieur, dans la rue, dans la société. Exactement comme notre cœur batte, tandis que nous vaquons à nos affaires.

La sanctification de soi par le travail

Le travail est le lieu caractéristique où mûrissent efficacement toutes les vertus et les bonnes qualités. Le travail accompli devant Dieu est une prière continuelle ; il met en pratique ce qu’il y a en nous de foi, d’espérance et d’amour.

La sanctification des autres par le travail

Ton travail, dans quel état que tu sois, est une lampe qui éclaire tes collègues et tes amis, et ceux qui sont en rapport avec ton travail. Et il les oriente à ce qui est vrai, juste et bon.

Conclusion :

La récitation du Rosaire de la Vierge Marie, pour ce qu’il contient de force et de lumière, accompagne toute personne dans le monde, quel qu’il soit le genre de sa vie et ses circonstances, pour qu’il s’achemine vers la sainteté et le travail apostolique sans sortir du monde, mais élève ses réalités temporelles au niveau surnaturel. Car les réalités du travail professionnel, les responsabilités familiales, sociales et nationales sont sanctifiables et sanctifiants.

De cette façon Josémaria atteignit le sommet de la sainteté. Nous sollicitons son intercession, pour suivre ses pas, afin d’atteindre le but de notre existence : de nous sanctifier et de sanctifier notre monde.