" Je vous conseillerais vivement de lire le livre de Benoît XVI « Jésus de Nazareth » " dit don Bernardo Estrada, professeur titulaire de la chaire « Nouveau Testament » à la faculté de théologie de l’Université Pontificale de la Sainte Croix, à Rome.

Plus d'un million et demi d'exemplaires du livre de Benoît XVI ont été vendus à ce jour. Il est déjà publié en Italie, Allemagne, Slovénie, Grèce, Pologne,États-Unis, France et dans le Royaume uni. 42 éditeurs du monde entier ont signé des accords pour sa publication. Des traductions de ce volume sont préparées en 30 langues.

Pourriez-vous nous faire une courte présentation du livre Jésus de Nazareth de Benoît XVI ?

- Il s’agit d’un ouvrage écrit par un grand théologien qui connaît parfaitement bien la Sainte Écriture. Il suffit de savoir que l’auteur, qui a été le président de la Commission Biblique Pontificale et ce, pendant près de vingt-cinq ans, n’a jamais manqué à une seule réunion. Ceci se voit à l’interprétation qu’il fait des textes qu’il commente. Ce livre ne commente qu’une partie de la vie de Jésus, du Baptême à la Transfiguration. Un deuxième volume présentera son enfance et le reste de sa vie publique, jusqu’au mystère pascal de sa Passion, sa mort et sa résurrection. L’auteur contemple la figure de Jésus dans l’ensemble de la tradition biblique où l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testaments est très nette. Il est significatif que le prologue du livre, évoque déjà Moïse qui parle « d’un prophète comme moi que Dieu suscitera » (Dt 18, 15), pour montrer immédiatement après que Jésus, annoncé par Moïse, est plus grand que lui parce qu’Il contemple Dieu, face à face (cf. Jn l, 18).

Qui est Jésus pour le pape d’après ce qu’il écrit sur Lui dans son livre ?

- Le pape Benoît XVI reconnaît et apprécie les efforts faits tout au long de l’histoire pour interpréter la Bible et connaître la figure de Jésus. En même temps, il affirme que la véritable image du Christ ne peut être obtenue qu’en union avec la tradition qui, sans méconnaître l’histoire, présente Jésus ressuscité d’entre les morts et Sauveur de tous les hommes. C’est la raison pour laquelle, au début de l’ouvrage, il dit que son point de départ est la conviction, qui vient de la foi, que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. On évite ainsi d’opposer la foi et l’histoire puisque le Jésus des Évangiles est la figure historique que la foi de l’Église proclame.

Il s’agit de la foi, professée lors du Concile de Chalcédoine, sur la personne du Verbe Incarné vrai Dieu et vrai Homme. Sous ce point de vue là, le pape contemple et analyse différentes de la vie de Jésus, avec le souci d’en tirer un enseignement pour les chrétiens d’aujourd’hui, en leur faisant voir que la personne de Jésus-Christ est toujours actuelle, ne connaît pas de déclin.

À qui recommanderiez-vous cette lecture ?

- En bon théologien, le pape Ratzinger est cependant accessible dans ce livre à tout chrétien ayant un minimum de formation religieuse, des connaissances de base du Catéchisme de l’Église catholique et un peu de familiarité avec le texte de l’Évangile. Aussi le conseillerais-je à tout le monde parce qu’il est écrit dans un langage clair et direct. Il y a, certes, des références érudites, caractéristiques d’un chercheur de la théologie qui connaît la Bible. Elles ne sont pas un obstacle à une lecture fluide et très agréable, à mon avis.

Vous connaissez bien saint Josémaria Escriva de Balaguer. Vous l’avez certainement entendu directement parler de Jésus de Nazareth. Cet ouvrage du pape, vous a-t-il évoqué des enseignements de saint Josémaria sur Jésus-Christ ?

Lorsqu’en 1975, j’ai entendu saint Josémaria pour la première fois, j’ai été impressionné par la capacité qu’il avait de communiquer son amour de Jésus-Christ. Je pense à sa façon de nous encourager à « nous plonger » fréquemment dans les scènes des évangiles, pour suivre la vie de Jésus « comme un personnage de plus ». Pour évoquer des points de convergence avec le livre du pape, je dirais que l’invitation qu’il fait d’aller « boire aux sources de la parole de Dieu » est quelque chose que saint Josémaria chercha à vivre dès les débuts de son sacerdoce. On était frappé par sa connaissance de l’Évangile et par sa familiarité avec le texte inspiré. Par ailleurs, il avait aussi fait de Jésus le cœur et le centre du christianisme, ce qui semble logique et naturel mais qui n’est pas toujours mis en pratique.