Janvier 1918. Un lourd manteau blanc recouvre Logroño (Vieille-Castille), Josémaria, tout absorbé à contempler la neige, aperçoit dans la rue des traces de pieds nus, celles d’un carme. Fortement impressionné, l’adolescent s’interroge : « Certains font tant de sacrifices par amour de Dieu et du prochain, ne serais-je pas capable de Lui offrir quelque chose ? » Il décide d’être prêtre, se rendant ainsi disponible à la volonté de Dieu, encore inconnue.
Josémaria Escriva de Balaguer est né en 1902, dans une famille chrétienne d’Aragon. Deuxième de six, l’enfant espiègle, intelligent et affectueux, est éprouvé par la mort de ses trois petites sœurs, puis par la ruine de son père.
Ordonné prêtre à Saragosse, en 1925, Josémaria est d’abord vicaire en paroisse pendant deux ans. Puis à Madrid, il passe un doctorat de droit civil. Il y rencontre étudiants, artistes, ouvriers, intellectuels, et se dépense auprès d’enfants, de malades et de pauvres des bidonvilles, tout en subvenant aux besoins de sa famille.
Le 2 octobre 1928, alors que le prêtre est en retraite, il voit — c’est son expression — la mission que le Seigneur lui confie : ouvrir à des hommes et des femmes de toutes conditions sociales et états de vie, de nouveaux chemins de sainteté et d’apostolat dans leur travail et leur vie quotidienne.
Dès lors, Josémaria se livre à sa mission de fondateur de l’Opus Dei — l’Œuvre de Dieu. Des étudiants en particulier le suivent, brûlant du désir de « mettre le Christ au cœur de toutes leurs activités moyennant un travail sanctifié, sanctifiant et sanctificateur ». Il est maître de vie chrétienne, homme de prière accomplissant toute chose dans un souci de dolicité au Saint-Esprit. Sa santé détériorée et les difficultés inhérentes à l’expansion de l’Opus Dei dans le monde entier n’entament pas sa bonne humeur permanente.
Lorsque le 26 juin 1975, Josémaria décède, l’Œuvre est présente sur les cinq continents avec soixante mille membres de quatre-vingt nationalités.
« Elever le monde vers Dieu et le transformer de l’intérieur, voici l’idéal que le saint fondateur vous indique », leur dira Jean-Paul II en le canonisant le 6 octobre 2002.
Famille Chrétienne, n° 1379 du 19 au 25 juin 2004