Une nouvelle vie après la retraite

“D’aucuns choissent la plage, le soleil, Benidorm. Nous sommes aussi des retraités et nous avons choisi les rives du Congo, disent Inès et Ramon, médecins tous les deux, parents de dix enfants. L’hôpital Monkole fait appel à des médecins à la retraite pour un nouveau projet. Forts de leur expérience clinique, ils vont déménager pour se mettre au service de ce complexe hospitalier, vrai poumon sanitaire au cœur de l’une des nations les plus défavorisées d’Afrique.

“D’aucuns choissent la plage, les doigts de pieds en éventail, Benidorm. Retraités nous aussi, nous avons choisi le soleil du Congo, disent Inès et Ramon. Ce ne sont pas des héros. Les vrais pourfendeurs ce sont les gens de ce pays. « Vivre à Kinshasa ne me pose aucun souci », ajoute Ramon.

Saint Josémaria leur apprit à travailler sans relâche, toute leur vie durant, à considérer que le travail est un tremplin pour transmettre l’esprit chrétien. « Le travail bien fait est toujours rentable », assure Inès. Depuis que ses amies ont su qu’elle déménageait au Congo, elles aimeraient elles aussi faire de même. Inès et Ramon font la une des journaux locaux. La revue Nuestro tiempo, de l’université de Navarra, leur consacre quelques colonnes. « Partir tous les deux en Afrique a son côté glamour », dit Inès.

Inès et Ramon Diaz Dorronsoro se sont rencontrés au début des années 60, en Espagne, à l’université de Navarre. Ils étaient étudiants en médecine. Mariés en 1965. La veille de leur mariage, Inès passait la dernière épreuve de médecine. Le lendemain, ils sont partis à Madison, capitale du Wisconsin, aux Etats-Unis : Ramon avait décroché une bourse. Ils y sont restés trois ans.

Tous les deux avaient connu saint Josémaria durant leurs études. Ils assistaient aux moyens de formation chrétienne de l’Opus Dei et ils avaient demandé à y être admis comme surnuméraires.

Après leur exploit américain, ils sont revenus à Pampelune. Au bout de deux ans, ils sont repartis à nouveau à Tours, en France. Encore trois ans à l’étranger, avant de rentrer au pays avec cinq enfants.

Pendant 25 ans, Inès a été chef de service au département de microbiologie de l’hôpital de Navarre. Quant à Ramon, il a occupé aussi ce poste durant 30 ans à la Clinique de l’Université de Navarre. Ils travaillaient séparément car ils ont compris aux Etats-Unis qu’il ne fallait pas qu’un couple travaille à la même enseigne.

Au fil des ans, la famille grandit, ils ont eu 10 enfants et cinq petits-enfants.

Ramon, né à Caceres, est expert en brucellose près l’OMS. C’est, en partie, grâce aux recherches de ce docteur que la fièvre de Malte est pratiquement éradiquée.

Pour Inès, la retraite est une libération. Sa plus grande « ambition » était de pouvoir, enfin, consacrer tout son temps à sa famille, à son foyer, déjeuner avec son mari.

Mais la vie est une boîte à surprises et la dernière est venue d’Afrique, continent que ce couple de routiers, qui a su si bien mixer le cocktail travail-famillle, ne connaît pas encore. Un pays étranger, une autre langue, une grande famille, ils s’y connaissent.

L’hôpital Monkole, oeuvre collective de l’Opus Dei à Kinshasa, en République Démocratique du Congo s’investit dans un projet intelligent : demander à des médecins retraités d’apporter leur expérience professionnelle à leur complexe hospitalier, vrai poumon sanitaire au cœur de l’une des nations les plus défavorisées d’Afrique. Pratiquement pas d’électricité ni d’eau courante dans ce pays qui manque de médecins pour les laboratoires. Ici, nous parlons de médecine nucléaire, là-bas, il faut s’occuper des rudiments de l’asepsie médicale.

Inès et Ramon ont passé 15 jours à Monkole, juste avant Noël. Ils prévoient maintenant de monter un laboratoire correct, de chercher des fonds publics et privés, et de partir dès que tout sera prêt.

Ils sont persuadés que l’aide de saint Josémaria ne leur fera pas défaut en cette nouvelle étape de leur vie. Ce n’est pas pour rien qu’ils se sont mariés un 26 juin, devenu par la suite, en 2002, lors de la canonisation la date où l’on célèbre sa fête.

Promu par CECFOR, Centro Congolais pour la Culture, la Formation et le développement, association à but non lucratif, Monkole se trouve dans le groupement de communes Mont-Ngafula, zone semi-urbaine, au sud-ouest de Kinshasa, au cœur d’une population sans ressources de 220.000 habitants.

Témoignage sur Monkole